Le cinéma chinois

1895 : tournage du premier film

1905 : tournage du premier film chinois.

 

Gris – Tâtonnements
1905-1930

Mots clé : "Mont Dingjun", Yan Shanshan

Les commencements du cinéma ont un lien avec les commémorations en Chine. Alors que 1905 marque le soixantième anniversaire du célèbre interprète de l'Opéra de Pékin, Tan Xinpei, le Directeur de la Maison de photographie Fengtai, Ren Qingtai, produit le film précurseur du cinéma chinois. Ce commerçant des techniques dans la cour centrale de la Maison de photographie suspend aux yeux de tous un tissu blanc : il enregistre pour Tan Xinpei la pièce d'Opéra de Pékin « Mont Dingjun », ainsi voit le jour le premier film chinois.

Les vingt années qui suivent accompagnent les gens du cinéma dans leurs essais incessants des débuts. En 1913, les frères Li Minwei et Li Beihai créent à Hong Kong une société de cinématographie et s'affirment courageusement face à la tradition : ils mettent en scène la première actrice chinoise(auparavant les rôles féminins étant interprétés par des acteurs masculins). Chaque jour davantage de personnes entrent dans l'industrie cinématographique et le film, d'images en mouvement, devient peu à peu un produit culturel lié à la vie du plus grand nombre.

Rouge – Développements vigoureux

1949-1980 

Mots clé : Médaille des Cent fleurs, Li Xiaolong alias Bruce Lee

Après la Fondation de la Chine nouvelle, le cinéma chinois se déploie rapidement sous le Drapeau rouge et entre dans une période d'effervescence avec l'émergence de nouveaux genres, éminents chef-d'oeuvres sur le thème de la guerre, films historiques ou reflets de la vie quotidienne – citons "Vents de l'année Jiawu", "Li Shuangshuang", "Deuxième mois de printemps", "Xiao Hua", "Rire des souffrances". En 1962 est organisée selon les modalités du vote la "Médaille des Cent fleurs".

À Hong Kong, le Directeur Li Hanxiang promeut les films Sons Huangmei comme "La belle de Jiangshan". Les films de cape et d'épée connaissent eux aussi un développement rapide. Li Xiaolong alias Bruce Lee devient l'éminent représentant des films de Gongfu avec des œuvres telles que "La porte Jingwu" ou "Le dragon féroce traverse le fleuve".

Dans les années 1960, Taiwan connaît la vague des films d'art sentimentaux dont Chiung Yao est le représentant. Après les années 1970, les réalisateurs comme Yang Dechang alias Edward Yang, Hou Xiaoxian, Wang Tong arrivent à maturité, c’est l’époque de "L'épouvantail", "Le second printemps de Lao Mo".

Jaune – Apparition de la lumière

1931-1949 

Mots clé : Film parlant, star, guerre de résistance

À partir des années 1930, le cinéma chinois après un moment d'ajustement entre dans sa période d'or – celle des développements rapides. En 1931, le premier film parlant "Chanteuse pivoine rouge" est montré à Shanghai. En 1934, "Le destin de Tao et de Li" intègre pour la première fois le son au tournage.

Suite à sa rapide expansion, l'industrie cinématographique voit son impact croissant. La position des stars s'élève de jour en jour, les admirateurs effrénés naissent en force et les activités en tout genre en relation avec le cinéma se multiplient. En 1933 "Le Journal des Stars" lance "l'élection de l'impératrice du cinéma", les charmes de Hu Die éclipsent toute rivalité dans une grandiose victoire.

À ce moment Shanghai devient le centre d’expansion du cinéma chinois, les échanges avec l’étranger sont fréquents. Charlie Chaplin, Douglas Fairbank, Mary Pickford s’y rendent en visite.

En 1937 la guerre éclate. Une partie du monde du cinéma se rend alors à Hong Kong où les films en cantonnais sont en vogue avec les prémisses du Kungfu. Quant aux artistes demeurés en Chine continentale, ils occupent une place importante dans la promotion de la Guerre de Résistance. Le célèbre documentariste Joris Ivens et le photographe Robert Capa y tournent « The 400 Million », fidèle témoignage de la lutte de résistance du peuple chinois. En 1940 He Zhiguang réalise sur ce thème « Lumière de l’Asie orientale » et en 1947 « Les eaux printanières du Fleuve s’écoulent vers l’Est », premier représentant des longues compositions historiques à caractère poétique qui trace une histoire où destin personnel et cheminement d’une nation s’entremêlent admirablement, est accueilli par les faveurs du public.

Bleu – Ouverture des portes du pays
1980-1990

Mots clé : Directeurs de la cinquième génération, divertissement

A la suite de la Réforme et à l'Ouverture, l'environnement détendu offre aux réalisateurs un espace plus vaste, la création cinématographique dans les domaines de l'expression de la vie et de la nature humaine atteint une dimension sans précédent. Avec "Terre jaune", c'est la cinquième génération de réalisateurs qui voit le jour, les films sont primés lors des Festivals internationaux, le cinéma va pour la première fois dans l'histoire à la rencontre du monde.

En 1987, "Le sorgho rouge" remporte l'Ours d'Or au Festival de Berlin en même temps qu'apparaissent les films commerciaux divertissants. Le cinéma chinois commence alors à penser et à repositionner la limite entre commerce et art, entre culture et divertissement.

Dans les années 1980 Hong Kong trouve une balance entre production commerciale et artistique, l'industrie cinématographique à son apogée donne naissance à un grand nombre de réalisateurs et de stars. Quant aux directeurs du Taiwan de l'époque, ils se lancent dans le tournage de films réalistes. À la fin des années 1980, "A City of Sadness" de Hou Xiaoxian remporte le Lion d'Or du Festival de Venise, la production cinématographique taiwanaise commence à attirer l'attention de l'étranger.

Orange – Riche et scintillant
1990 à nos jours

Mots clé : Entrée dans le Marché, "Tigres et Dragons"

Avec son entrée dans l'économie de marché, le cinéma chinois prend un nouveau tournant, en 1994 l'influence des blockbuster le marque profondément. Les nouveaux réalisateurs comme Feng Xiaoguang, Jia Zhangke, Lu Chuan ne cessent de voir le jour, avec des styles narratifs différents ils enrichissent ce marché. L'édification de salles de cinéma, le prix des places, les tendances des stars constituent autant de thèmes nouveaux.

A Hong Kong, les gens du cinéma deviennent internationalement connus, un grand nombre de talents s'expatrient progressivement : John Woo, Jet Li sont employés par Hollywood. Chow Yun-Fat, Stephen Chow, Jackie Chan sont stars du box-office. Quant aux réalisateurs, hormis les prisés Wong Kar Wai et Jing Wong, ces années témoignent de l'ascension en force de Chen Guo, Derek Tung-Sing Yee ou de Tsui Hark. Cependant, après les années 2000, la splendeur du cinéma hongkongais connaît un rapide déclin, hormis quelques films exceptionnels réalisés occasionnellement on ne compte plus chef-d'œuvre.

En 1993 apparaissent à Taiwan de nouveaux talents, les directeurs de "la deuxième vague" : Ang Li, Cai Mingliang ou Lai Shengchuan. "Tigres et Dragons" de Ang Li lauréat de quatre Oscars marque une nouvelle fois le succès mondial des films de Gongfu.

"Les premiers" du cinéma chinois

  • Première projection de film en Chine : le 11 août 1896, les commerçants français projettent à Shanghai, dans le Maison de thé You Yicun de Xuyuan, les "images en mouvement occidentales".
  • Production du premier film chinois : à l'automne 1905 collaboration entre la Maison de photographie Fengtai et le célèbre acteur d'Opéra de Pékin Tan Xinpei à l'occasion du tournage de passages de l'Opéra de Pékin "Mont Dingjun". Ce documentaire marque la naissance officielle du cinéma chinois.
  • Première salle de cinéma en Chine : en 1907, la première salle de cinéma de la Société cinématographique Pingan est construite à Pékin, rue Changan, gérée par des étrangers.
  • Première société de production en Chine : en 1909 l'américain Bulasiji qui convoite depuis longtemps Shanghai terre de richesse, crée à Shanghai dans le rue de Hong Kong la Société d'images asiatiques. Il s'agit de la première société de production cinématographique en Chine.
  • Premier film parlant chinois : le 15 mars 1931 est projeté "Chanteuse pivoine rouge", premier film parlant produit par la société Star, les techniques d'enregistrement lapan sont employées.
  • Le premier film d'art chinois est primé à l'étranger : en 1956 le film de marionnettes "Plume divine" est récompensé du premier prix catégorie Film jeunesse et divertissement lors de la huitième édition du Festival du film international de la jeunesse.
  • Premier film d'animation de papier découpé : en 1958 Wan Guchan réalise "Zhu Bajie mange le melon d'eau", premier film d'animation de papier découpé qui introduit un nouveau genre cinéma d'art.
  • Premier film couleur chinois en trois dimensions sur grand écran : en 1962 l'usine shanghaienne de production cinématographique Tianma présente "Les aventures du magicien".
  • Premier film chinois IMAX : en 2010 Feng Xiaogang dirige "Le tremblement de terre de Tangshan".