Une veille du Nouvel An, un mendiant âgé arrive au village de Taohua, une canne à la main, un sac à l'épaule, à la barbe blanche et aux yeux brillants. Une vieille dame de l'est du village l'a persuadé de fuir le nian dans les montagnes. Le vieux monsieur éclate de rire, la main à la barbe : « Si Madame me permet de rester une nuit chez vous, je chasserai l'animal ».
A minuit, le nian entre dans le village. S'apercevant que dans la famille de la vieille dame à l'est du village, des papiers rouges ont été collés à la porte et que la maison est particulièrement éclairée, l'animal se jette sur la maison en poussant un cri sauvage. Près de la porte, tout d'un coup s'élèvent des sons pif ! paf ! dans la cour. Pris de frissons des pieds à la tête, l'animal se sauve à toutes jambes. En effet, le nian a peur du rouge, des flammes et des détonations.
Le lendemain, le jour du Nouvel An, les réfugiés sont rentrés au village. Voyant que tout est intact, ils se ruent vers la famille de la vieille dame et ils voient des papiers rouges à la porte, des bouts de bambous qui émettent encore des sons pif ! paf ! dans la cour et quelques bouts de bougies encore en train de brûler dans la maison...
Fous de joie, les villageois changent d'habit et de chapeau pour célébrer l'avènement du bon augure et vont présenter leurs félicitations à leurs parents et amis. L'affaire est rapidement connue dans les villages voisins. On connaît ainsi la façon de chasser le nian.
Désormais, une fois à la veille du Nouvel An, toutes les familles collent des papiers rouges parallèles à la porte, tirent des pétards, allument des bougies toute la nuit et restent éveillées jusqu'au lever du soleil. Au petit matin du Nouvel an, on va se souhaiter la bonne année dans les familles.
Avec sa diffusion, l'usage a évolué pour devenir la plus grande fête traditionnelle du peuple chinois.