Partie I : La période néolithique

La période néolithique (8000 à 2000 avant notre ère)

 

Tripode ding 鼎 en poterie grise

Néolithique, culture de Liangzhu (environ 3300-2200 av. J.-C.)
Fouilles de Qianshangyang, Wuxing, province du Zhejiang (1956)
H. 31.6cm ; D. d’ouverture 23,2 cm

Cette marmite tripode revêt un aspect monumental. Son fond plat, son corps tronconique à ouverture rétractée bordée d’une lèvre en pain incliné repose sur trois pieds rapportés en forme de nageoire décorée d’incisions. La vase a été façonné dans une argile rustique couleur chamois comportant des traces de feu. Il appartient à la culture de Liangzhu en Chine du Centre où naquit la riziculture. Sur le site de Qianshanyang d’où provient ce récipient furent également découverts en 1958 les plus anciens fragments de soie connus.

 

1.扁足陶鼎 Tripode ding 鼎 en poterie grise
2.双耳小口尖底瓶 Amphore jiandiping 尖底瓶 avec deux anses en poterie rouge

Amphore jiandiping 尖底瓶 avec deux anses en poterie rouge

Néolithique, culture de Yangshao (environ 5000-3000 av. J.-C.)
Fouilles de Baoji, province du Shaanxi (1958)
H. 37,3cm ; D. d’ouverture 5,3 cm

Au Néolithique, des amphores à fond pointu de ce type étaient utilisées pour puiser de l’eau. Une corde était attachée aux anses pour permettre à l’objet d’être plongé dans un point d’eau. L’amphore vide était inclinée afin de laisser entrer l’eau. Une fois à demi pleine, elle se remettait en position verticale, facilitant son remplissage. Pouvoir puiser de l’eau en surface était essentiel car le creusement du puits ne verra le jour que beaucoup plus tard.

 

Jarre guan 罐 en poterie peinte à décor polychrome

Néolithique, culture de Majiayao (environ 3200-2000 av. J.-C.)
Fouilles de Lanzhou, province du Gansu
H. 20,3 cm ; D. d’ouverture 11,7 cm ; D. à la base 7 cm

La culture de Majiayao est une culture néolithique du Nord-Ouest de la Chine sur le cours supérieur du fleuve Jaune. Elle fut la première fois découverte au village de Yangshao, district Yinchi, province du Henan. Cette vase fut utilisée pour contenir de l’eau. À l’intérieur et à l’extérieur du rebord ainsi que sur l’épaule et la panse de la jarre se trouvent les lignes ornementales des dessins d’eaux ondulées, le modèle et le motif reflétant l’esthétique des anciens Chinois.

3.彩陶罐 Jarre guan 罐 en poterie peinte à décor polychrome
4.陶斝 Tripode jia 斝 en poterie

 

Tripode jia 斝 en poterie

Néolithique, culture de Longshan (environ 2500-2000 av. J.-C.)
Fouilles de Miaodigou, Shanxian, province du Henan (1957)
H. 24 cm ; D. d’ouverture 14,7 cm

Le jia 斝 avait pour fonction de contenir et de réchauffer de l’eau, tout comme le li 鬲. Au-dessus pouvait être mis une marmite nommée zeng 甑 servant à cuire du riz et des plats. Au néolithique, on trouvait souvent de la poussière sur la base des jia, des tartres à l’intérieur de la panse, ce qui voulait dire qu’à cette époque, le jia servait à faire bouillir de l’eau ou du riz et non pas à contenir du vin. Pendant la dynastie Xia, on l’utilisait plutôt pour contenir du vin et le tiédir. Le jia en bronze pendant la dynastie Shang n’a plus cette fonction d’ustensile de cuisine. Après la dynastie Shang, le jia va de la prospérité au déclin, voire jusqu’à la disparition.

Bassin pen 盆 en poterie peinte à décor polychrome

Néolithique, culture de Yangshao (environ 5000-3000 av. J.-C.)
Fouilles de Miaodigou, Shanxian, province du Henan (1957)
H. 22,6 cm ; D. d’ouverture 38 cm ; D. à la base 12 cm

Ce bassin, au profil habilement caréné et à lèvre aplatie, repose sur une base étroite cylindrique. Il s’agit d’une nouvelle forme apparue au cours du IVe millénaire. Ses dimensions importantes font écho au développement de l’agriculture. L’épaule est ornée d’une large frise, de motifs géométriques complexes, cercles, arcs de cercle, points, lignes parallèles, tangentes, issus de la stylisation d’un décor initialement réaliste. La facture extrêmement soignée, au dessin à la fois précis et fluide, témoigne de la maîtrise des artisans de la culture de Miaodigou.

5.彩陶盆 Bassin pen 盆 en poterie peinte à décor polychrome
6.彩陶豆 Récipient dou 豆 en poterie peinte à décor polychrome

Récipient dou 豆 en poterie peinte à décor polychrome

Néolithique, culture de Majiayao (environ 3200-2000 av. J.-C.)
Fouilles de la province du Gansu (1956)
H. 11,5 cm ; D. d’ouverture 18,6 cm ; D. à la base 11,2 cm

Ce récipient à grande ouverture, à paroi incliné et à base évasée est doté de 18 trous percés sur le rebord. Du haut en bas à l’intérieur de la paroi on peut remarquer les motifs d’eaux ondulées, de coquillage et de filet. Au néolithique, les gens mangeaient assis par terre, les récipients y étaient aussi posés. Le décor à l’intérieur des récipients pouvait ainsi être appréciées pour faire du repas plus abondant au goût esthétique.

 

 

 

Coupe à anse unique erbei 耳杯 en poterie noire

Néolithique, culture de Longshan (environ 2500-2000 av. J.-C.)
Fouilles de Jiaoxian, province du Shandong (1975)
H. 8,8 cm ; D. d’ouverture 5,7 cm ; D. à la base 4,3 cm

Les Chinois maîtrisèrent déjà les techniques de vinification depuis les temps anciens. La fabrication des contenants de vin apparut par nécessité. Une grande quantité de récipients de vin est exhumée dans les ruines de la culture de Longshan, ce qui montre l’ampleur de l’industrie du vin à l’époque. Cette coupe à anse unique en poterie noire est dotée d’un beau lustre obtenu par le lissage, d’une ouverture légèrement incurvée, d’un col plutôt court, d’une large panse et d’une base ronde. On peut aussi remarquer les motifs sur sa panse. La forme de cette coupe est originale et esthétique.

7.单耳黑陶杯 Coupe à anse unique erbei 耳杯 en poterie noire
8.石磨盘、磨棒 Pierre à moudre et son rouleau

Pierre à moudre et son rouleau

Néolighique, culture de Peiligang (environ 6100-5000 av. J.-C.)
Fouilles de Peiligang, province du Henan (1979)
Pierre : L. 51,7 ; l. 25,5 cm Rouleau : L. 38 cm

Pierre à moudre de forme trapézoïdale aux extrémités arrondies reposant sur quatre pieds. Le plateau et les pieds ont été obtenus par piquetage à partir d’un seul bloc de pierre plate. La surface du plateau est polie et présente des traces d’usure. Le rouleau cylindrique servait à broyer ou décortiquer en passant d’avant en arrière. Il pouvait être utilisé pour moudre toutes sortes de grains sauvages ou domestiques, écraser des noix, des tubercules ou des racines.